Statut numérique et effets d’’homogénéité: une question d’auto-stéréotypisation?

Constantina Badea, Françoise Askevis-Leherpeux

Résumé: Cette recherche avait pour but de montrer que l’asymétrie d’assimilation intra-catégorielle observée chez les membres des groupes qui différent par leur taille, correspond à un effet du statut numérique sur l’auto-stéréotypisation. Appartenir à un groupe minoritaire conduirait non seulement à homogénéiser l’endogroupe sur les traits qui en sont typiques (hypothèse 1) mais aussi à se décrire à son image et à rejeter les traits de l’exogroupe (hypothèse 2). Deux études expérimentales, basées l’une sur un paradigme minimal et l’autre sur un paradigme quasi-minimal, confirment la première hypothèse mais montrent que l’effet de taille n’entraîne une asymétrie des effets d’’homogénéité que si le soi est saillant. Par ailleurs, il apparaît que la tendance des minoritaires à homogénéiser l’’endogroupe sur les traits qui en sont typiques va bien de pair avec le fait de se décrire à leur image, mais, contrairement à l’hypothèse 2, n’’implique pas nécessairement le rejet des traits typiques de l’exogroupe. Les individus appartenant à un groupe majoritaire tendent quant à eux à se définir comme des exemplaires uniques endossant les traits typiques de l’endogroupe et/ou rejetant les traits typiques de l’’exogroupe.

Rezumat: Scopul acestei cercetãri este de a arãta cã asimetria de omogenizare intragrupalã observatã la membrii grupurilor diferite din punct de vedere demografic corespunde unui efect al mãrimii grupului asupra autostereotipiei. Apartenenţa la un grup minoritar determinã nu numai o omogeneizare a in-group-ului (ipoteza nr. 1), ci şi o însuşire a trãsãturilor caracteristice acestuia şi o respingere a trãsãturilor specifice out-group-ului (ipoteza nr. 2). Douã studii experimentale, unul utilizând o paradigmã minimalã şi celãlalt o paradigmã cvasiminimalã, confirmã prima ipotezã, arãtând, în acelaşi timp, cã mãrimea grupului determinã efecte de omogenizare numai dacã sinele este salient. De altfel, tendinţa indivizilor minoritari de a omogeniza in-group-ul pe trãsãturile sale specifice este acompaniatã de o însuşire a acestor trãsãturi, dar nu şi de o respingere a trãsãturilor specifice out-group-ului, aşa cum prevedea ipoteza nr. 2. În schimb, indivizii care aparţin grupului majoritar se definesc ca exemplare unice, apropriindu-şi trãsãturile tipice in-group-ului şi respingând trãsãturile tipice out-group-ului.

Abstract: The aim of this study was to show that the in-group homogeneity asymmetries noticed to minorities’ and majorities’ members correspond to an in-group size effect on self-stereotyping. Individuals belonging to a minority group increase in-group homogeneity perception (hypothesis 1) endorse in-group stereotypical traits and reject out-group stereotypical ones (hypothesis 2). Two experimental studies, the first one using minimal groups and the second one based on the quasi-minimal paradigm, confirm hypothesis 1 showing in the same time that in-group size determine homogeneity effects only if the self is salient. Moreover the minority’s members’ tendency to increase in-group homogeneity perception is associated with an endorsement of stereotypical in-group traits but, contrary to the hypothesis 2, is not associated with a reject of stereotypical out-group traits. In contrast, people belonging to a majority group define themselves as unique exemplars of their group; they appropriate in-group stereotypical traits and reject out-group stereotypical traits.

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